Couscous, galettes, plats traditionnels, gâteaux en tous genres… la cuisine algérienne ne manque pas de gourmandise. Elle est même l’une des plus savoureuses au monde, et la meilleure en Afrique, selon le guide mondial TasteAtlas.
Mais la cuisine algérienne, aussi variée soit-elle, est très riche en féculents, ce qui n’est pas forcément bon pour la santé. Certains féculents consommés au quotidien seraient même à l’origine de divers problèmes de santé en raison d’un composant commun : le gluten.
Comme l’explique le Dr Sihem K., médecin biologiste des hôpitaux d’Alger, le gluten, très présent dans l’alimentation quotidienne des Algériens, devrait être évité autant que possible.
Le gluten au quotidien : un médecin algérien tire la sonnette d’alarme
Dans des révélations exclusives à cuisinedz.fr, le Dr Sihem K., médecin biologiste avec 13 ans d’expérience, revient sur la consommation excessive des féculents à base de céréales, comme le blé.
Elle déclare : « L’alimentation des Algériens est faite en grande partie de féculents, que ce soit du pain, des pâtes, des gâteaux… Tous ces féculents sont à base de farine et de semoule, sachant que les deux contiennent du gluten ».
Qu’est-ce donc le gluten, cet élément omniprésent dans notre alimentation de base ? « Le gluten est un ensemble de protéines que l’on retrouve dans les céréales, dont le blé, l’orge, le seigle et l’avoine », nous explique la spécialiste de la santé.
Le gluten est donc présent dans la plupart de nos plats et gâteaux traditionnels ou modernes.
Risques et problèmes de santé dus à la consommation d’aliments contenant du gluten
« Il faut savoir que le gluten d’aujourd’hui n’est pas le même que celui d’avant. Il y a eu certaines modifications génétiques sur les grains de blé, notamment pour améliorer la qualité des aliments. Et ces modifications rendent le gluten actuel dangereux », affirme la professionnelle de la santé.
Les villosités intestinales, qui tapissent la paroi de l’intestin grêle, « n’acceptent pas et ne reconnaissent pas le nouveau gluten ». Ce dernier, une fois ingéré, « stagne dans l’intestin, sans être digéré. Il va même entraîner une perturbation de la fonctionnalité et de la perméabilité de la barrière intestinale ».
La barrière intestinale est responsable de l’absorption des nutriments et de la protection contre les virus, les parasites et les bactéries.
« Un dysfonctionnement de la barrière intestinale crée des réactions inflammatoires qui engendrent une malabsorption des nutriments », prévient le Dr Sihem K.
Cela se traduit par une colopathie fonctionnelle avec tous les symptômes qui s’ensuivent : nausées, ballonnements, constipation, régurgitations… De là, on observe une exagération de l’inflammation, un dysfonctionnement du système immunitaire, et des perturbations hormonales, entre autres.
Quelles alternatives envisager ?
La solution à ces désagréments consiste à éviter, autant que possible, la consommation des aliments contenant du gluten, ou mieux, à ne plus les consommer. Les Algériens particulièrement friands du couscous national, de la rechta, des différentes chakhchoukha, ou même des pâtes à l’italienne, devraient revoir leur consommation à la baisse.
« Idéalement, il faudrait réduire les aliments à base de farine blanche et de semoule de blé », exhorte la spécialiste. Une entreprise qui peut être assez compliquée étant donné la présence du gluten dans la plupart des aliments. « Il y a même des conservateurs à base de gluten, qu’on retrouve dans les aliments industriels, comme les yaourts », apprend-on.
Heureusement, tous les féculents qu’on apprécie au quotidien ne contiennent pas de gluten. « Il faut se tourner vers le riz, le maïs et ses dérivés, et les légumineuses (pois, pois chiches, pois cassés, lentilles, fèves, haricots) », recommande la pro de la santé.
Ces alternatives, typiques de la cuisine algérienne, sont très riches en fibres et en vitamines, qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement du système immunitaire. Dernier conseil de la spécialiste : « Pour profiter pleinement des bienfaits des légumineuses, il faut les faire tremper dans de l’eau jusqu’à germination ».