Une vive controverse a éclaté en Algérie depuis le jeudi 8 août, date à laquelle du poulet brésilien de la marque Seara a commencé à être importé et distribué dans les boucheries du pays.

Dans les discussions de café et sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour questionner la conformité de cette volaille aux normes « Halal », un sujet ultra-sensible dans un pays musulman.

Cette polémique est-elle justifiée ? Ou serait-ce une manœuvre pour protéger les intérêts des acteurs locaux, voire d’autres importateurs exclus du marché ?

Le poulet brésilien Seara au cœur d’une controverse en Algérie

@daimantnoir8

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Depuis qu’il a débarqué en Algérie, le poulet brésilien casse les prix du marché local. « 450 dinars pour le poulet algérien, et 250 dinars pour le poulet brésilien », précise un TikTokeur algérien. Une différence de prix flagrante que certains internautes mettent sur le dos de la subvention. Ceux-ci sont formels : « Il est subventionné par l’État ».

En dépit de ces prix, les critiques contre l’importation du poulet brésilien de la marque Seara ne faiblissent pas. Elles reposent principalement sur des doutes concernant la certification Halal des volailles importées.

Cette question a rapidement pris de l’ampleur, certains affirmant que ces poulets ne respectent pas les standards islamiques concernant l’abattage. « Mais enfin, ils ne sont pas égorgés, juste étourdis », « On ne sait même pas si c’est Halal. Au Brésil, ils n’égorgent pas selon le rite islamique », « Qui peut nous garantir que c’est Halal ? », relèvent les détracteurs.

Pourtant, Sera Food, filiale du géant mondial JBS, est loin d’être un acteur marginal. La marque est présente dans plus d’une centaine de pays, dont des marchés très exigeants sur la certification Halal, comme l’Arabie saoudite. Les réglementations en Arabie saoudite sont effectivement parmi les plus strictes au monde en la matière.

On trouve les poules et des viandes Seara chez tous les grands distributeurs saoudiens, comme Tamimi Markets présent dans tout le pays, y compris à Médine.

Certifications et gage de qualité en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite, connue pour ses exigences strictes sur le sujet, compte Seara Food parmi les marques implantées dans le pays, notamment dans les supermarchés haut de gamme comme Tamimi Markets.

Si ces volailles peuvent satisfaire les autorités religieuses saoudiennes, cela remettrait en question le bien-fondé des critiques en Algérie. Il serait même légitime de se demander si la polémique n’est pas alimentée par des acteurs locaux et des importateurs dont l’intérêt est de freiner l’importation de poulets concurrents.

En effet, le marché algérien de la volaille est assez compétitif, et l’arrivée de marques internationales peut menacer certains intérêts. D’autant que le poulet brésilien importé n’a pas que des détracteurs. Ils sont nombreux à approuver sa qualité :

« J’en ai acheté hier, il était bien propre et sa chair très tendre », « Je ne prendrai plus que du poulet brésilien. Je vous laisse celui d’Algérie », « Il y a une différence flagrante de qualité entre les deux », « C’est vrai qu’il est meilleur ».

Bien que le respect des normes Halal soit un sujet de préoccupation légitime, la controverse pourrait être non justifiée. Les certifications internationales et la commercialisation de ces produits dans un pays comme l’Arabie saoudite, où il n’y a eu aucun précédent de complication, laisseraient penser que cette polémique est exagérée, voire orchestrée.