Pour lutter contre la hausse des prix du poulet sur son marché, l’Algérie a commencé à partir du jeudi 8 août à importer du poulet du Brésil.

Cette importation suscite de vives inquiétudes parmi les consommateurs algériens. En cause : le caractère Halal des poulets du Brésil, et les risques sur la santé que peut avoir le poulet congelé.

En dépit de son prix avantageux, qui est de 290 dinars le kilo contre plus de 500 dinars pour le poulet local, les critiques et les déclarations dépréciatrices pullulent contre le poulet brésilien, et les bouchers sont les premiers à se faire entendre.

Poulet brésilien Halal : « Il y a des autorités pour réguler tout ça »

@yacinebouche0♬ son original – yacinebouche0

Face à cela, un boucher algérien actif sur les réseaux sociaux réagit et remet les pendules à l’heure dans une vidéo TikTok virale. En moins de 24 heures, elle a fait le tour du réseau social avec près de 1,5 million de vues.

« Regardez bien. Ça, c’est le poulet algérien, il est à 510 dinars. Et ça, c’est le poulet brésilien, il fait 295 dinars le kilo », commence par déclarer le boucher du nom de Yacine, tenant entre ses mains des paquets de poulet Seara Foods, l’entreprise brésilienne de transformation alimentaire spécialisée dans les produits de viande.

Le boucher adresse un message à ceux de ses clients qui se disent sceptiques.

« On me demande si j’ai vu les éleveurs au Brésil abattre les poulets selon le rite islamique. Et ceux en Algérie, vous les avez vu faire ? », relève-t-il.

D’un ton plus calme, il fait remarquer que les packs de poulet brésilien sont estampillés « Halal », et qu’il n’y a nulle raison de s’inquiéter de cela étant donné que des exigences de certifications et de sécurité ont forcément été établies avant d’en arriver à l’import.

Il déclare, papiers en preuve à l’appui : « Il y a l’État et les autorités pour réguler tout ça. Rien n’est laissé au hasard. C’est certifié Halal, les amis ».

Poulet algérien vs poulet brésilien, le débat continue

Autre point important relevé par le boucher, le poulet brésilien développé et distribué par Seara Foods n’est pas destiné qu’à l’Algérie mais à des dizaines de pays musulmans, et ce, dans le cadre de l’accord qui prévoit la disponibilité de la volaille brésilienne sur les marchés Halal à travers le monde, tel que le rapporte l’agence de presse Reuters.

Yacine exhorte les consommateurs à se renseigner davantage sur cet exportateur brésilien de poulet qui est connu, avant de finir sur une note plus neutre : « Quoi qu’il en soit, vous trouverez chez moi le poulet algérien et le poulet brésilien. Je ne suis qu’un commerçant, et je vendrai à mes clients ce qu’ils veulent acheter, je n’ai pas de problème avec aucun poulet, quelle que soit son origine ».

Les réactions ne se font pas attendre dans la section des commentaires, où l’on relève près de 2.000 interventions. Si certains commentateurs révèlent avoir apprécié le poulet venu du Brésil, d’autres n’en démordent toujours pas.

« N’empêche, il y a une grosse différence entre du poulet congelé et bourré de conservateurs cancérigènes, et du poulet tout frais », « Je l’ai testé aujourd’hui et je l’ai trouvé bien tendre. Pourvu qu’il soit disponible à l’année », « Je ne prendrais ce poulet même si on me le donnait gratuitement », « Vous avez raison sur un point. On ignore comment ces deux poulets sont abattus », ont-ils écrit.