L’Aïd el-Adha, qu’on appelle également l’Aïd el-Kebir et qui signifie « la grande fête », est la célébration la plus importante de l’islam.
À l’issue du hadj (pèlerinage à la Mecque), le 10e jour du mois de Dhou el-Hijja observe une effusion de joie parmi les musulmans du monde entier, et chaque pays a sa propre tradition de fêter l’Aïd.
En Algérie, nous avons également nos coutumes, fidèles aux pratiques du Prophète Mohamed (QSSL) et empreintes de traditions typiquement algériennes.
1- Le rituel du henné la veille de l’Aïd
Pour accueillir la grande fête qu’est l’Aïd el-kebir, on se prépare en amont, et en Algérie, la tradition veut que les femmes s’ornent les mains de henné. Des grand-mères aux jeunes fillettes, toutes les femmes se parent de henné sur la paume des mains et se retrouvent avec les mains joliment colorées. Certaines en mettent également sur les pieds.
Cette tradition s’étend timidement aux hommes : quelques-uns vont appliquer du henné sur la moitié du doigt, généralement l’index.
2- On sort nos plus beaux habits pour l’Aïd
Autre tradition qui nous vient de la sunna du Prophète, on accueille l’Aïd el-Adha avec des habits neufs : des gandouras pour les hommes, des tenues complètes pour les femmes et les enfants. Ainsi, les 3 jours de l’Aïd sont un grand défilé de gens heureux et magnifiquement vêtus.
Il est également de coutume de faire en sorte que les enfants passent une très belle fête. Aussi, ces derniers se verront offrir de l’argent de leurs proches et voisins.
3- Le sacrifice du mouton se fait après la prière
L’Aïd est avant tout une fête qui célèbre le sacrifice, d’où l’appellation « Adha », et le sacrifice du mouton doit suivre un certain rituel. Il faut par exemple attendre la fin de la prière collective de l’Aïd (salat el-aïd), qui a lieu en début de matinée.
Bien que le temps de l’égorgement dure 4 jours, il est de coutume de s’empresser d’accomplir le sacrifice juste à la sortie de la prière collective, conformément à la tradition du Prophète, ce que les Algériens appliquent à la lettre.
4- On bouscule les codes de la cuisine
Qui dit Aïd el-Kebir dit viande de mouton, et là-dessus, les Algériens se sont donnés le mot pour adopter plus ou moins les mêmes habitudes de consommation.
Pour le déjeuner du premier jour de l’Aïd, c’est des grillades pour tous à base d’abats. Le soir, dans certaines régions du pays, on retrouve la fameuse bakbouka ou osbane, des plats à base de panse farcie ou non. Dans d’autres régions, c’est le bouzelouf (tête de mouton) qui est mis à l’honneur, en sauce ou en rôti.
Le lendemain, c’est au tour du couscous ou d’autres plats à base de pâtes (chakhchoukha, trida, rechta…) d’apparaître sur les tables algériennes, avec un bon gigot ou une épaule de mouton. Les restes du plat seront réchauffés le soir, avec des grillades d’abats et de côtelettes.
Et le plus original durant la fête de l’Aïd, c’est de se voir servir des grillades lorsqu’on rend visite à des proches. Au lieu ou en plus des habituels gâteaux, dans certaines régions d’Algérie, on vous accueille avec une assiette fumante de brochettes à partager, grand signe de générosité.