« Il est temps de valoriser la cuisine algérienne dans toute sa diversité et sa richesse », annonce Shérazade Laoudedj sous une vidéo TikTok adressée aux « professionnels des métiers de bouche en Algérie ».

La célèbre cheffe algérienne a précédemment adressé un message similaire aux créateurs de contenu culinaire algériens, et cette fois, c’est vers les professionnels du métier qu’elle se tourne pour redonner ses lettres de noblesse à un patrimoine richissime mais, hélas, éclipsé.

Valorisation de la cuisine algérienne : « L’heure est grave »

C’est avec une anecdote personnelle que Shérazade commence son message, racontant qu’elle se trouvait dans le restaurant d’un grand hôtel d’Alger lorsqu’elle a demandé s’il y avait des spécialités algériennes. « Dommage, le restaurant oriental est fermé », lui répondit alors le serveur.

Pour la cheffe, c’est un choc. « Comment peut-on qualifier la cuisine algérienne d’orientale ? », s’insurge-t-elle. Selon elle, le terme « oriental » a longtemps été utilisé par défaut, mais il est temps de remettre les pendules à l’heure.

« L’heure est grave. On doit tirer la sonnette d’alarme, et on doit bannir ce mot », tranche Shérazade, de son vrai nom Fatima Zohra. Le message est adressé aux professionnels des métiers de bouche, ainsi qu’aux formateurs des futurs chefs et cuisiniers, notamment à la célèbre école d’hôtellerie et de tourisme de Tizi-Ouzou.

La cheffe poursuit : « On doit se réapproprier le mot “algérien”, surtout chez les professionnels, c’est très important de donner l’exemple ». Elle propose même d’intégrer un module de cuisine algérienne dans les écoles spécialisées, expliquant que les chefs actuels n’ont pas été suffisamment formés et, donc, ne peuvent relater l’origine et l’histoire des plats algériens.

« Notre cuisine algérienne n’a rien à envier aux autres cuisines. Elle est d’une richesse et d’une diversité inouïes : techniques, saveurs, goûts, matières premières, noblesse… Il faut juste avoir la volonté de faire ce travail », affirme Shérazade.

@sherazade.laoudedj Chers professionnels des métiers de bouche en Algérie, Il est temps de valoriser la cuisine algérienne dans toute sa diversité et sa richesse, en mettant en avant sa spécificité et en bannissant le terme « oriental » qui réduit la cuisine algérienne à une simple catégorie générique. Il est crucial d’enseigner la cuisine algérienne et son histoire dans les écoles d’hôtellerie et de restauration, notamment à Tizi Ouzou, en mettant en avant les différentes traditions culinaires régionales qui font la richesse de la gastronomie algérienne. Pour promouvoir une offre culinaire authentiquement algérienne, il est important d’intégrer des plats locaux dans les menus des restaurants et des hôtels, que ce soit pour les petits déjeuners, les déjeuners, les dîners ou même les brunchs. Cela permettra de valoriser le patrimoine culinaire du pays et de satisfaire aussi bien les habitants que les visiteurs en quête d’authenticité. Ensemble, engageons-nous à faire rayonner la cuisine algérienne dans toute sa splendeur et à transmettre son héritage culinaire aux générations futures. À vos fourneaux pour célébrer la diversité et la richesse de la gastronomie algérienne ! Cordialement, Sheraeade laoudedj #cuisine #cuisinealgerienne #hotel #restaurant #algerie ♬ Beethoven Moonlight Sonata-High Sound Quality – Amemiya

Le message de la cheffe, un véritable engagement à faire rayonner la cuisine algérienne, a rapidement fait son chemin parmi les internautes. Ils sont nombreux à soutenir pleinement ces propos.

« Très bien dit. Il faut démarquer la cuisine algérienne et lui donner sa propre identité », « Nos gâteaux sont également baptisés gâteaux orientaux. Il faut changer ça », « Il faut agir au plus vite, c’est important », « Vos propos sont justes et pesés. Nous avons laissé le champ libre à autrui, les conséquences sont celles que l’on connait aujourd’hui », lit-on parmi les centaines de commentaires sous la vidéo.