Alors que beaucoup croyaient que la question de la paternité du couscous était un sujet clos, l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun tente de relancer la polémique.
Le couscous est entré, en décembre 2020, au patrimoine immatériel de l’UNESCO, et ce, grâce à un dossier commun porté par l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Maurétanie.
« Le couscous est marocain, le reste ce sont des adaptations ! »
Ce classement, qui considère donc le couscous comme un plat commun à tous les pays du Maghreb, ne semble toutefois pas du goût de l’écrivain franco-marocain Tahar Ben Jelloun, qui assure, dans un entretien accordé à Réel Média, que le couscous est exclusivement marocain.
Tahar Ben Jelloun critique le fait « des restaurants algériens à Paris, à Madrid ou à Rome… emploient les termes couscous algérien ou tunisien ». Pour lui « le couscous est marocain, après il y a une adaptation qui a été faite par les Algériens, les Tunisiens et même les turcs ».
Il va jusqu’à dire « qu’au Maroc, on ne met jamais de merguez dans le couscous… et c’est comme ça qu’on distingue d’ailleurs le couscous algérien, du tunisien et du marocain », sous entendant que ces seuls les Algériens et/ou Tunisiens mettent des merguez dans leurs couscous. Ce qui est faux, comme l’a rappelé récemment le célèbre chef franco-algérien Mohamed Cheikh.
« Chaque région du Maghreb a son propre couscous »
Cette sortie de l’auteur de La nuit sacrée, postée par Réel Média sur sa chaîne TikTok, n’a pas manqué de faire réagir de nombreux internautes qui se sont étonnés d’une telle déclaration qui ne fait qu’alimenter la « guerre culinaire » qui sévit entre les deux pays.
« C’est la vieillesse qui le fait parler », écrit un internaute. « Je suis Marocaine mais je ne peux être d’accord avec lui. Tout le monde sait que le couscous est un plat berbère commun à tous le Maghreb. C’est une évidence », lit-on dans un autre commentaire.
« Je crois que M. Tahar Ben Jelloun a raté quelques cours d’histoires », ironise pour sa part un autre internaute qui explique que « chaque région du Maghreb a son propre couscous » et que « l’approprier à une seule région est du vol ».
« La cuisine marocaine n’a pas été mélangée au Yaourt »
Pour Ben Jelloun toutefois, « la cuisine marocaine n’a pas subi beaucoup d’influences », comme si c’était un tort de s’ouvrir au monde. « Le Maroc avait résisté à l’empire ottoman, la cuisine marocaine n’a donc pas été mélangée au yaourt ! elle a aussi résisté à la cuisine française pendant le protectorat ».
« Mais elle n’a pas résisté à la cuisine algérienne », souligne pertinemment un dernier internaute qui rappelle que de nombreux plats algériens font l’objet de tentatives d’appropriation culturelle par le Maroc, notamment les gâteaux traditionnels.
Mais pour Ben Jelloun, la cuisine marocaine tire ses influences « à partir d’Andalousie », notant que « la cuisine juive marocaine se rapproche beaucoup de la cuisine musulmane marocaine ».