En France, l’huile d’olive algérienne est introuvable dans les supermarchés et les hypermarchés. Hakim Alileche, propriétaire de la célèbre huile d’olive vierge extra Dahbia, produite en Algérie, nous explique les raisons.
Si le marché de l’huile d’olive en France commence déjà à ressentir, dans les prix, les répercussions de la sécheresse et du réchauffement climatique, l’absence de l’huile d’olive d’Algérie des étals des grandes surfaces a une tout autre explication.
En France, les prix de l’huile d’olive flambent, dépassant souvent les 10 euros le litre pour les qualités inférieures. Il s’agit d’une augmentation de 20 % en un an, a rapporté BFM fin avril dernier. En conséquence, les achats de ce produit ont baissé en volume de 10 % entre mars 2023 et mars 2024.
Une production oléicole algérienne très faible pour être exportée en masse
Le marché français de l’huile d’olive est très dépendant de la production espagnole. Or, celle-ci a brutalement chuté, à cause notamment de la sécheresse hors du commun que traverse l’Espagne.
La rareté de ce produit dans les supermarchés en France concerne également l’huile d’olive algérienne. Cela s’explique notamment par la production faible de l’Algérie, explique Hakim Alileche. Propriétaire de l’huile d’olive vierge extra, Dahbia.
Malgré la qualité de l’huile d’olive algérienne, qui ne cesse de rafler les médailles dans des concours internationaux avec certaines marques, la quantité produite annuellement n’arrive visiblement pas à hisser le pays au rang des plus grands exportateurs en la matière.
Pour expliquer l’absence de l’huile d’olive algérienne sur le marché français, Hakim Alileche nous explique que la production oléicole algérienne de qualité est très faible, comparée notamment aux pays du bassin méditerranéen. Or, les grandes surfaces exigent une production importante et une garantie d’approvisionnement pour référencer un produit.
Un problème de certification de la qualité
L’autre obstacle est la qualité. Les grandes surfaces françaises exigent des analyses et des tests de laboratoires reconnus. L’Algérie n’est pas équipée pour répondre à cette exigence.
Les efforts d’investissement dans la filière trituration, permettant d’obtenir un produit de haute qualité, sont donc insuffisants.
« On revient toujours sur la nécessité d’améliorer la qualité », affirme notre interlocuteur, appelant à l’occasion à la nécessité de « se détacher des pratiques anciennes de production, afin d’universaliser l’huile d’olive algérienne ».
Dans son cas, le producteur de Dahbia, basé dans la wilaya de Djelfa dans les Hauts plateaux algériens, dispose d’un moulin au sein même de l’oliveraie, ce qui lui permet de triturer les récoltes des olives immédiatement après la cueillette.
Il est bien connu que ce processus de trituration immédiat après la récolte évite l’oxydation des olives et assure une qualité exceptionnelle, notamment lorsqu’il s’agit de l’huile d’olive vierge extra.
Mais les récoltes de nombreux autres producteurs, faute de disponibilité de créneaux dans les huileries, s’entassent plusieurs jours dans les établissements disponibles, avant d’être traitées. Or, les normes internationales exigent que les olives doivent avoir un faible degré d’acidité, ce qui nécessite une trituration immédiate après la récolte.
C’est d’ailleurs le secret des célèbres huiles d’olive Dahbia et Baghlia, qui décrochent des prix dans des concours internationaux chaque année, en raison notamment de leur qualité supérieure.
En attendant, on peut acheter plusieurs marques algériennes d’huile d’olive dans les épiceries spécialisées et en ligne. On trouve plusieurs marques, dont des huiles d’olive Bio.
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1 Comment
Hajer
9 mois agoBonjour,
Les normes internationaux et notamment en France du soi disant contrôle de l’huile d’olive sont en réalité très faibles et dans la réalité uniquement théorique. Il est presque impossible de pouvoir trouver en France, comme dans d’autres pays européens, une huile d’olive de bonne qualité. A chaque examen des institutions indépendantes, il se révèle que la presque totalité de huiles d’olives, notamment ceux originaire de France, mais aussi originaire de l’Italie, Grèce, Espagne, sont des huiles coupées, bourrées des additifs , sans parler des pesticides, etc. Donc d’une qualité extrêmement mauvaise.